[Programme] L’artisanat comme première entreprise : Anta Babacar Ngom veut former 2 millions d’artisans
C’est son domaine de prédilection, ou plutôt l’une de ses matières grises. Difficile d’apprendre à une capitaine d’industrie comment absorber la masse de jeunes qui frappent chaque année aux portes de l’emploi. La candidate Anta Babacar Ngom a plusieurs cordes à son ARC (Alternative pour la relance citoyenne). Elle veut faire de ce secteur « la première entreprise du Sénégal ». Objectif : former 2 millions d’artisans Sénégalais.
L’artisanat, au cœur de la campagne électorale de Anta Babacar Ngom. La présidente du mouvement ARC se lance dans un secteur qui bat de l’aile depuis des années. Un manque à gagner surtout dans un pays où le taux de chômage grimpe. Conséquence d’un ventre de l’Atlantique qui grossit pour la jeunesse en quête de repère, d’espoir et de meilleures conditions de vie. « L’heure du changement a sonné ». Le slogan qui revient comme un leitmotiv pour Anta Babacar Ngom. Dans un programme quinquennal, elle compte appuyer le « développement du secteur de l’artisanat pour accroître la production du secteur de l’artisanat, construire, étendre et équiper les infrastructures d’appui au développement de l’artisanat et renforcer les capacités techniques des artisans ».
Cela passe par une « mise en place de partenariats public-privé dans des domaines tels que la couture, la bijouterie, l’ébénisterie, le textile, la cordonnerie et d’autres métiers d’art pour développer des mécanismes de financement novateurs. Des mécanismes de suivi et d’évaluation assureront l’efficacité de ces financements. Ces collaborations viseront à négocier des taux d’intérêt préférentiels, rendant le microfinancement plus accessible aux artisans ».
Des « domaines artisanaux » dans chaque région…
La candidate à la présidentielle compte élargir sa politique liée à l’artisanat dans toutes les régions. Sans exception, aucune. C’est ainsi qu’elle s’engage à créer des domaines artisanaux partout au Sénégal. Ils seront ainsi « dotés d’ateliers modernes et d’espaces d’exposition. Des parcs artisanaux serviront de vitrines pour attirer les visiteurs ». Son programme aussi ambitieux que réaliste vise également la création de 30 centres de développement artisanaux à travers le pays et des unités de valorisation des matières premières locales, telle que la tannerie nationale prévue pour être implantée à Linguère. Comment oublier la localité de Ngaye Mékhé, le fief de l’artisanat dans notre pays. La présidente du mouvement ARC veut en faire « un grand centre industriel de l’artisanat, comprenant des usines de cordonnerie, l’Université des Métiers de l’Artisanat (UMA) et un village artisanal international ».
Et pour réussir ce pari, Anta Babacar Ngom compte sur l’attractivité avec l’organisation d’une Foire internationale de l’artisanat et de la culture à Ngaye Mékhé, « avec des récompenses prestigieuses, sous forme d’Awards, pour les meilleurs artisans de l’année. La participation aux festivals culturels, artistiques internationaux est aussi envisagée ».
Un budget de 50 milliards de Fcfa pour l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat (APDA)
Elle est la pierre angulaire pour panser les maux de ce secteur qui se cherche. La candidate a la présidentielle ne lésine pas sur les moyens pour reformer l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat (APDA). Anta Babacar Ngom mise sur un budget de 50 milliards de Fcfa pour répondre aux besoins de cette agence qui sera plus inclusive « avec une meilleure implication de tous les acteurs concernés, sous l’égide d’un ministère de l’Artisanat renforcé » souligne-t-elle. Elle n’exclut pas aussi de procéder à un « recensement exhaustif des artisans et des entreprises artisanales pour évaluer avec précision l’impact de l’artisanat sur l’économie nationale ».
Enfin, pour que le métier de l’artisanat nourrisse son homme, la présidente de ARC s’engage à revaloriser les métiers de l’artisanat, notamment auprès des jeunes et des femmes.