Vol de carburant à la Senelec: Comment les mis en cause ont tenté de soudoyer les gendarmesUn réseau de voleurs de carburant a été mis à nu à la centrale électrique du Cap des Biches. Les mis en cause ont été surpris en train de vider un camion-citerne, stationné à la zone industrielle de Bel-Air, par les éléments de la Brigade de Recherches le 12 mai dernier.
Recruté par la société 2D, spécialisée dans le transport d’hydrocarbures et partenaire de la Senelec, le chauffeur, Talla G., et ses acolytes ont été pris en flagrant délit de vol de carburant le 12 mai dernier. Ils ont été interpellés derrière les entrepôts de Patisen (Bel-Air) par les éléments de la brigade de Recherches qui ont été avisés par une tierce personne. Sur place, les pandores ont trouvé les mis en cause en train de vider un camion-citerne contenant du carburant dans trois fûts de 200 litres et un fût de 1000 litres. Mais, Talla G. avait pris la fuite quand les hommes en bleu l’ont sommé de déplacer le camion. Au même moment, Omar W. avait tenté d’acheter le silence des enquêteurs en leur proposant divers montants. C’est dans ces circonstances qu’il a été mis à la disposition des éléments au commissariat de Bel-Air en même que Dame G. et Ibrahima S, explique-t-on dans Rewmi .
Cueilli quelques heures plus tard et soumis au feu roulant des questions, Talla G. informe qu’il avait été chargé de transporter 40.000 litres de carburant au dépôt de la centrale de Bel-Air. Arrivé à hauteur de Yarakh Capa, Fallou N., agent de dépotage à la Senelec, l’a contacté l’informant ainsi que le déchargement aura finalement lieu au dépôt du Cap des Biches à Rufisque. Mais, quelques minutes plus tard, Fallou l’a rappelé pour lui demander de soustraire dans le réservoir de son camion 1600 litres et de l’écouler dans le marché noir. Il ajoute que son complice lui avait assuré qu’il allait associer au deal le contrôleur du dépôt du Cap des Biches, As- sane F. C’est alors qu’il a appelé un certain Baba- car pour lui proposer le butin. « J’ai garé mon véhicule pour permettre à Babacar, accompagné de Dame G., Omar. W et Ibrahima S. de récupérer le gasoil. Quand les enquêteurs en tenue civile nous ont surpris, Babacar a pris la tangente. À la demande de l’un des policiers, je lui ai donné toutes les pièces du véhicule. C’est ainsi que je suis parti au dépôt du Cap des Biches pour dépoter mon camion. Je me suis rendu ensuite à la banque pour percevoir mon salaire. C’est à mon retour que j’ai croisé vos éléments à bord de leur véhicule, lesquels m’ont arrêté et conduit dans les locaux de votre service », a avancé le trentenaire qui précise que les 435.000 francs retrouvés par devers lui, ne proviennent pas de son activité délictuelle. Car, il n’avait pas encore fixé le prix de vente du gasoil. « Les 250.000 francs représentent mon salaire, les 150.000 francs, un prêt et les 35.000 francs, mon argent de poche », a-t-il confié
Les receleurs bottent en touche…
Né en 1981, Galass N. a confirmé avoir commandité le vol à 7h du matin. A l’en croire, Talla avait réussi à céder le butin, avant son arrestation. « Il m’en avait informé lors d’un entretien téléphonique à 17h. J’avais demandé au contrôleur As- sane F. de le protéger et ce dernier a accepté. Je ne connais pas les receleurs, Dame, Omar et Ibrahima », dit-il. Assane F., 30 ans, a révélé que Talla lui avait promis une commission de 30.000 francs. A leur tour, Dame G., Ibrahima S. et Omar W. ont réfuté les faits, arguant qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Malgré cela, ils ont été déférés au parquet et placés sous mandat de dépôt ainsi que leurs trois comparses. Les véhicules de marque Bmw et Chery de Gal- las et Talla ont été également mis sous scellés. Visés pour association de malfaiteurs, vol, complicité dudit chef, recel, blanchiment de capitaux et tentative de corruption, les prévenus seront jugés à l’audience des flagrants délits de Dakar le 25 mai prochain.