(Dossier) Insécurite aux Parcelles assainies et environs : la population plus qu’outrée prête à se transformer en justicier

(Dossier) Insécurite aux Parcelles assainies et environs : la population plus qu’outrée prête à se transformer en justicier

Les récurrences des cas de violence et d’assassinat notés dernièrement au Sénégal remettent une fois de plus l’insécurité de la population au centre des débats. Alors que le nombre de meurtres et agressions ne cessent d’augmenter, les populations, fatiguées de vivre dans la peur, se transforment en justiciers et font leur propre loi.

La tension semble être à son paroxysme ou presque au Sénégal. Depuis quelques temps, des cas de violences sont de plus en plus déplorés un peu partout dans le pays. Une situation qui effraie les populations qui n’hésitent pas à hausser le ton pour se faire entendre. Mieux, certains ne rechignent pas à se   défendre face à des « hors-la-loi », se faisant justice eux-mêmes.

L’insécurité ou le sentiment d’insécurité ne cesse de s’exacerber et d’inquiéter dans la capitale sénégalaise. Et pour beaucoup, cela a longtemps été présente dans la banlieue dakaroise. Cette tendance s’est cependant très vite répandue dernièrement dans la métropole.

Aux Parcelles Assainies et environs, la population rencontrée est plus qu’outrée par les séries de violences notées actuellement.

Trouvé assis devant sa maison, tout de blanc vêtu, El Hadj Ibrahima, en père de famille responsable, est inquiet quant à la tournure tragique des scènes de violences enregistrées ces derniers temps. « Les violences qui sévissent dans le pays sont à déplorer. En tant que père de famille, je suis constamment sous l’emprise de la peur ; je ne suis serein que lorsque mes enfants rentrent sains et saufs à la maison. Et tout cela à cause de l’insécurité. J’ai même instauré un couvre-feu chez moi : à partir de 20h, plus personne  ne sort. »

Fustigeant le manque d’éducation des jeunes, il ajoute : « il est temps de revoir l’éducation des enfants car toute cette série de violence que nous notons est le fruit accru d’un manque d’éducation. Il sont généralement jeunes et l’éducation se fait dès le bas âge ».

Dans un souci d’assurer la dépense quotidienne, certains qui n’ont pas le choix se retrouvent dans la rue, parfois jusqu’à des heures tardives, et se mettent constamment en danger. Ndèye Khady est vendeuse de fruit  à l’entrée de la Cité Fadia. A cause de l’insécurité permanente,  depuis peu, elle rentre plus tôt que prévu. Elle explique : « d’habitude, je suis ici jusqu’à 21h30 ou 22h. Mais, depuis quelques temps, les échos que j’ai eus sur la violence me font très peur. C’est bien beau de gagner de l’argent ; mais à un moment donné, il faut penser à sa sécurité. Et, en tant que femme, je suis  aussi soutien de famille. Egalement, à cause des travaux du BRT, il n’y a pas d’éclairage. Donc, tous ces aspects réunis ne facilitent pas les choses », martèle-t-elle.v

Il n’est toujours pas facile de garder son sang-froid quand on est témoin d’un fait macabre. Fatou Cissé en témoigne. « Franchement, avec ces agressions à n’en plus finir, nous avons constamment peur. Récemment, à la veille de la Korité, la tante à une copine a été portée disparue pendant 3 jours. Finalement, elle a été retrouvée morte, assassinée, à la plage de Malibu. Même en marchant dans la rue, j’ai peur. On devient paranoïaque, à force de voir ce genre d’atrocité. Et aujourd’hui, lorsque ces agresseurs sont pris en flagrant délit de vol ou d’agression, c’est compréhensible que la population riposte. Mais je pense qu’il faut laisser les Forces de l’ordre faire leur travail comme il se doit », termine-t-elle.

Gérante de multiservices, Awa reste persuadée que cette insécurité ne disparaitra pas de sitôt, tant que des mesures idoines ne seront pas prises. Pour elle, les malfaiteurs lynchés méritent bien le sort qui leur est réservé par la population. « Je suis contre la violence. Mais je pense bien que pour que cela cesse, il faut que ces lynchages et ces vidéos postées sur les réseaux sociaux leur servent de leçons. Je suis gérante d’un multiservices, mais je descends à 16h depuis l’incident survenue à Pikine. J’ai toujours la peur au ventre. Ces malfaiteurs ne méritent aucune once de pitié »,  dit-elle agacée.

La population vit dans la peur constante. Malgré les mesures prises par l’Etat pour la sécurité du pays, le sentiment d’insécurité reste grandissant, surtout à Dakar et sa banlieue.

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