Les détails de l’affaire Koukandé
Le «magicien» et ses deux co-prévenus seront jugés mercredi prochain au tribunal de Thiès. Voici l’histoire qui a conduit à leur arrestation.
Koukandé a été présenté vendredi dernier devant le tribunal des flagrants délits de Thiès. Il était à la barre en même temps que Ibrahima Niass alias Sante Yalla et Ibrahima Diamé. Le trio a été placé sous mandat de dépôt mardi dernier.
Les deux premiers sont poursuivis pour escroquerie et charlatanisme. Le troisième devait être jugé pour abus de confiance. Mais l’audience ne s’est pas tenue.
Selon L’Observateur, qui donne l’information, le procès a été renvoyé au 4 janvier pour deux raisons : l’avocat de A. B. Ndiaye, la partie civile, est absent du territoire national et Sante Yalla n’est pas encore extrait.
Koukandé prêt à rembourser
Le journal informe qu’à la suite du report du procès, l’avocat de Koukandé a introduit une demande de liberté provisoire pour son client, qui se disait prêt à rembourser la somme qu’on l’accuse d’avoir encaissé indûment. Il parle de 1 million 685 mille francs CFA tandis que son accusateur, Ibrahima Diamé, affirme que c’est 2 millions. Toutefois, rapporte L’Observateur, la requête a été rejetée.
L’affaire pour laquelle les trois mis en cause sont en prison porte sur 7 millions de francs CFA. L’argent appartient à A. B. Ndiaye, un Sénégalais basé aux États-Unis. Mis dans un compte à la BHS, il devait servir à un projet d’importation de marchandises.
Profitant de la procuration que lui avait remise l’émigré, Ibrahima Diamé a retiré l’argent avec l’espoir de le faire multiplier par ses co-prévenus.
«Portefeuille magique»
Ibrahima Diamé a fait ces révélations durant l’enquête préliminaire. Précisant à l’attention des enquêteurs avoir été convaincu par une démonstration de Koukandé faite à la télévision, au cours d’une émission qu’il suivait. Ce dernier avait, selon son récit, réussit à remplir de billets de banque un «portefeuille magique» vide.
Il prend ainsi contact par téléphone avec le «magicien» et se rend à son domicile. Koukandé lui fait croire que les esprits réclament 4 millions de francs CFA pour le «portefeuille magique». Immédiatement, assure Diamé, il verse immédiatement la moitié de la somme avant de remettre le reliquat quelques jours plus tard. En contrepartie, signale-t-il, le «portefeuille magique» devait sortir 500 000 francs CFA par jour.
Alors que ses prédictions tardaient à se produire, Koukandé continuait, selon le prévenu, de lui demander de l’argent. Allant jusqu’à lui suggérer d’échafauder des plans diaboliques pour lui verser les montants réclamés. Par exemple, déclarer qu’il a été enlevé pour soutirer de l’argent à A. B. Ndiaye et de vendre la voiture que ce dernier lui avait confiée. S’il a accepté de fomenter le premier coup, sans succès, selon lui, il a rejeté le second.
«Canari magique»
Ses attentes avec Koukandé déçues, Ibrahima Diamé s’est tourné vers Ibrahima Niass alias Sante Yalla. Toujours dans le but de voir se produire par magie une pluie de billets. Ce dernier, raconte le plaignant, est réputé pour ses pouvoirs mystiques. Il le contacte et se rend chez lui. Sur place, Sante Yalla lui fait une démonstration au bout de laquelle il aurait extrait d’un «canari magique» des billets de banque neufs.
Pour disposer de cet objet, il fallait débourser 3 millions de francs CFA. Diamé assure s’être acquitté du montant en plusieurs versements. Malheureusement pour lui, comme avec Koukandé, il ne verra pas la couleur de la fortune espérée. Il a confié aux gendarmes être convaincu qu’il a été envoûté par les deux mis en cause.
Pour sa part, Ibrahima Niass a déclaré à l’enquête préliminaire que le plaignant ne lui a remis que 400 000 francs CFA en quatre versements. En contrepartie, jure-t-il, il lui a suggéré des bains mystiques à prendre. Il ajoutera qu’il n’a plus revu Diamé jusqu’au jour où il a débarqué chez lui avec les éléments de la Section de recherches de Thiès venus l’arrêter.
Koukandé, Ibrahima Niass et Ibrahima Diémé devraient être fixés sur leur sort le 4 janvier, date de leur procès.