Célébration de la Journée mondiale des océans : Les pêcheurs plaident pour l’arrêt de la surexploitation des ressources
A l’instar des communautés de pêche du monde, les professionnels de la pêche du Sénégal ont célébré hier la Journée mondiale des océans, sous le thème : «Revitaliser les océans par l’action collective.» Une célébration qui se déroule dans un contexte particulier où plusieurs pêcheurs artisanaux ont perdu la vie cette année, à la suite de collisions entre des pirogues et navires de pêche industrielle.
La commune de Joal-Fadiouth a abrité hier les festivités relatives à la célébration de la Journée mondiale des océans. Une occasion pour les acteurs de la pêche artisanale de dessiner un tableau sombre de la situation. «Nous sommes dépendants des ressources halieutiques. Et nous nous sommes rendu compte qu’il y a une surexploitation de ces ressources, à travers surtout la pêche industrielle où nous ne savons pas le nombre de bateaux qui existent dans ce sous-secteur. Nous ne connaissons pas le nombre d’usines de farine de poisson qui sont en concurrence avec les braves femmes transformatrices», a déploré Abdou Karim Sall, président de la Plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Ppas). Et face à ces pratiques néfastes, M. Sall et ses collaborateurs invitent le chef de l’Etat à concrétiser son engagement relatif à une meilleure transparence dans le secteur de la pêche. Cela, en diligentant la finalisation des étapes de l’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la transparence dans le secteur des pêches (Fiti).
Pour éviter les collisions entre les bateaux et pirogues et protéger les activités de la pêche artisanale, ces pêcheurs invitent les autorités à étendre la limite de la zone de pêche observée exclusivement à la pêche artisanale à 12 miles.
Pour le chargé de campagne à Greenpeace Afrique, Abdoulaye Ndiaye, «il y a une crise dans ce secteur marqué par une rareté de la ressource qui est dû, en partie, à de mauvaises politiques de pêche. Nous n’avons jamais cessé de les dénoncer avec les usines de farine de poisson. Nous portons le plaidoyer pour valoriser les professions de ces femmes mais également les protéger. Nous voulons aussi que l’océan soit encore beaucoup plus protégé pour continuer à jouer le rôle qu’est le sien».
Véritables poumons de notre planète, rappelle-t-on, «les océans fournissent la plupart de l’oxygène que nous respirons. Ils constituent aussi une source importante de nourriture et de médicaments. Il est donc important de sensibiliser le public sur la place fondamentale qu’ils occupent dans l’écosystème et sur les menaces auxquelles ils font face à cause des actions humaines».