Confrontation Adji Sarr-Sonko : C’est la guerre des mots, entre les avocats des deux partis
À quelques heures de la confrontation entre la jeune masseuse Adji Sarr et le leader de Pastef Ousmane Sonko, les avocats des deux partis, à savoir Mes El Hadj Diouf et Siré Clédor Ly s’offrent déjà un duel verbal.
En effet, les avocats de Sonko estiment que la confrontation est précipitée. De l’autre côté, les conseillers d’Adji Sarr évoquent une confrontation qui est venue à son heure.
« Si les gens-là ont peur d’être confronté à Adji Sarr, c’est leur problème. Il ne faut pas qu’ils viennent nous raconter des histoires soi-disant que c’est une confrontation précipitée. S’ils ont peur de la vérité, en tout cas pas nous, car nous sommes sereins. Je ne comprends pas pourquoi ils disent que le doyen des juges accélère les choses, d’autant plus que tous ceux qui doivent être entendus dans le fond du dossier l’ont été. Il ne restait que les principaux protagonistes, les acteurs du jeu qui sont Adji Sarr et Ousmane Sonko. Il appartient au juge seul de dérouler sa procédure et de dire qui il veut entendre. C’est Adji Sarr et Ousmane Sonko, les deux seuls concernés par l’affaire du viol. C’est l’heure d’élucider la vérité et le juge a bien fait de les convoquer en confrontation. Où est le problème ? Ils sont les concernés », dixit Maître El Hadj Diouf, le défenseur de la masseuse du Sweet Beauté sur les ondes de la Rfm.
Dans le camp d’en face, son collègue Maître Siré Clédor Ly, l’un des défenseurs de Sonko, déplore une confrontation bien avant l’heure. « Si le juge d’instruction n’organisait pas une confrontation du point de vue procédural et que tout le monde connaît la position du parquet, c’est une façon, pour le juge d’instruction, de barrer certainement la route au parquet. Il y a aussi que dans ce dossier, toutes les personnes qui ont été citées n’ont pas été entendues dans le fond. Je pense que toutes les personnes impliquées devraient être entendues. Tout le monde comprend que dans cette affaire, au-delà de la recherche d’une vérité, il y a l’inclusion d’une politique dans le champ judiciaire », fustige l’avocat sur les ondes de la Rfm.
À préciser que l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko n’est pas sans conséquence, puisqu’en mars 2020, 14 personnes y ont perdu la vie dans des manifestations de soutien au leader de Pastef, sans compter les dégâts matériels.
Toutefois, il faut signaler que le leader de l’opposition, Ousmane Sonko, qui avait l’habitude de s’exprimer à la veille de chaque convocation, n’a pas pipé mot cette fois-ci.