Critique acerbe de Tounkara contre Diomaye et Sonko : « Comment peut-on être élu si l’on ne dit pas… »
Lors d’une émission diffusée cette semaine sur la chaine 2STV visionnée par Senego, Mamadou Sy Tounkara, connu pour son rôle d’animateur de l’émission « Xell ak Xoll » et en tant qu’ancien conseiller spécial de l’ex-président Macky Sall, a livré une critique approfondie à l’encontre du nouveau gouvernement sénégalais. Ce gouvernement, présidé par Bassirou Diomaye Faye avec Ousmane Sonko en tant que Premier ministre, est accusé par Tounkara d’avoir fondé leur campagne électorale sur des promesses qu’ils sont maintenant incapables de tenir.
Durant son intervention, Tounkara a exprimé clairement sa position : « Sachez qu’ils sont en train de rédiger ‘Le projet’, car les promesses de l’opposition et les réalités du pouvoir sont diamétralement opposées. » Cette remarque a été faite en réponse à une question de l’animatrice, il voulait mettre en exergue la déconnexion perçue entre les promesses faites durant la campagne et la gestion réelle une fois au pouvoir.
Il a précisé ses critiques en affirmant que le document clé, intitulé « Le projet », n’est toujours pas prêt et ne sera rendu public que dans le troisième trimestre de l’année courante. Tounkara a cité directement une déclaration de Ousmane Sonko : « En tout cas, c’est ce que le Premier ministre Ousmane Sonko a dit. Je l’ai lu dans le communiqué du Conseil des ministres : ils ont annoncé que le document de référence sera rendu public dans le troisième trimestre de cette année, ce qui signifie d’ici la fin de l’année. De plus, leur projet ne sera intégrés que dans le budget de l’année 2025, c’est ce qu’ils ont déclaré. »
Face à une autre question sur la capacité des dirigeants à adapter leur gestion à la réalité du pouvoir, Tounkara a ajouté : « C’est normal, car ils ne le maîtrisent pas encore. Vous avez du mal à me comprendre, mais je le répète : les promesses de l’opposition et les réalités du pouvoir ne sont pas les mêmes. »
Il a ensuite utilisé une métaphore marquante pour illustrer son point, comparant les promesses électorales à des promesses faites avant un mariage, suggérant que personne n’exposerait volontairement ses pires traits ou difficultés potentielles avant de se marier. « Mais sérieusement, pensez-vous vraiment qu’une personne qui souhaite vous épouser viendrait vous dire avant de vous épouser qu’elle compte vous maltraiter, vous affamer, vous empêcher de vous habiller dignement, vous priver de sommeil dans un lit convenable, voire même vous refuser des chaussures dignes ? Pensez-vous vraiment que cette personne parviendrait à épouser celle qu’elle convoite ? Personne ne permettrait cela, car les choses ne fonctionnent pas de cette manière. La réalité est que lorsque vous vous apprêtez à épouser quelqu’un, vous tentez à chaque fois de le rassurer et c’est ainsi que ça se passe. »
Enfin, il a conclu sur une note réaliste et quelque peu cynique : « Mais c’est tout à fait normal. Comment peut-on être élu si l’on ne dit pas ce que la population veut entendre ? La réalité est qu’il faut tromper la population, lui faire des promesses intenables et lui vendre des rêves. C’est ainsi que fonctionne l’être humain. »