Élu président de la République : Diomaye lâche ses fonctions à Pastef

Le respect des engagements ! Bassirou Diomaye Diakhar Faye veut ériger ce principe comme boussole de sa gouvernance. Lundi, soit 24 heures après avoir gagné l’élection présidentielle, il s’est désengagé de ses responsabilités de Secrétaire général du parti Pastef. «Lorsqu’un membre est élu président de la République, il lui est interdit de cumuler cette fonction avec une autre au sein du parti.» Ainsi, «lundi (avant-hier), dès le lendemain de son élection, il a notifié sa démission au parti (le Pastef). Il demeure toutefois membre de Pastef/Les Patriotes», a annoncé Dakar matin.

Cette volonté de se conformer aux aspirations du Peuple, quoi que salutaire, qui souhaite la séparation entre le statut de dirigeant de parti politique et la fonction de chef de l’Etat, ne semble pas concerner Bassirou Diomaye Faye. En effet, membre fondateur du parti Pastef, Faye n’a jamais dirigé cette formation politique. Le Secrétaire général d’un parti politique s’occupe des tâches administratives et est loin des prérogatives du chef.

En prenant cette décision, il pose un acte communicationnel plus qu’autre chose. Car le président de la République a d’autres tâches et urgences qui l’attendent en lieu et place de s’occuper de la paperasse d’un parti politique. Mais cela n’enlève en rien le mérite de Bassirou Diomaye Faye.

Le Président est beaucoup plus attendu sur d’autres sujets. En effet, ayant les faveurs de son leader de parti, Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye a été choisi candidat contre toute attente. Va-t-il lui être redevable au point de partager son fauteuil avec lui ou va-t-il s’affirmer en décidant d’exercer la fonction seul ? C’est à ce niveau qu’il est attendu. Avec sa d émissions des fonctions de secrétaire général de Pastef, le Président Bassirou Diomaye Faye fait la leçon au député-maire de la commune de Thiès Nord, Birame Souleye Diop, qui n’a pas démissionné de l’une de ses deux fonctions électives alors que la charte de la coalition Yewwi askan wi (Yaw), la coalition, qui l’a porté à l’Assemblée nationale, interdit le cumul des fonctions. Ce qui n’avait pas manqué d’installer un malaise dans les rangs de cette coalition de l’opposition.