« J’ai 18 ans, pas de smartphone et je me porte très bien »
Adel a 18 ans, et il fait partie des 6% des 15-29 ans qui n’ont pas de smartphone. Il raconte pourquoi il a choisi de s’éviter les heures de « scroll », et comment les autres perçoivent sa décision à contre-courant.
TÉMOIGNAGE – Je m’appelle Adel, j’ai 18 ans, je suis en terminale dans un lycée à Paris et je n’ai pas de téléphone portable par choix. J’ai toujours été très méfiant envers les smartphones, dont je suis convaincu des effets néfastes – comme ceux des écrans en général.
Plus jeune, j’ai tout de même eu un vieux téléphone à clapet jusqu’à ce qu’à 14 ans, on m’offre un smartphone que je me suis mis à utiliser. Je me doutais que l’objet était addictif, mais en en ayant un à portée de main, je me suis rendu compte qu’il était conçu pour ça. Je l’ai utilisé, parfois beaucoup, surtout en période de vacances. J’allais surtout sur Instagram ou TikTok quand j’avais un moment d’ennui et que je ne voyais pas vraiment quoi faire d’autre.
Pourquoi je me suis lassé du smartphone
Sur les réseaux, je voyais majoritairement des vidéos aux contenus semi-humoristiques ou divertissants, plus rarement sur des sujets qui m’intéressent beaucoup comme les mathématiques. De manière générale, je pense que les gens surestiment la part des vidéos qui apportent quelque chose intellectuellement, non seulement parce que c’est ce qu’ils retiennent, mais aussi pour se convaincre que leur usage du téléphone n’est pas si stupide.
En utilisant mon smartphone, j’ai pris conscience que le temps passé sur son portable était peu utile. On se dit que ça permet de tuer l’ennui, mais ça a quand même des effets sur l’attention et la mémoire. J’ai rapidement supprimé TikTok, qui n’offre que du scroll, mais j’ai gardé Instagram (j’utilise la messagerie pour échanger avec mes amis), et Youtube, qui propose beaucoup de vidéos qui m’intéressent.
Convaincu des effets négatifs de cet objet, j’ai commencé à réduire mon temps d’utilisation. J’ai réussi à m’en passer de plus en plus souvent, par exemple en ne le prenant pas pour aller en cours la journée. Récemment, je me suis dit que je pouvais m’en passer entièrement, et je m’en suis débarrassé. Le changement s’est fait assez facilement.
Moi, je me dis que ne pas réussir à créer du lien avec des gens qui sont constamment sur leur portable est une bonne chose. Ça fait un tri « automatique » qui me guide vers des gens plus intéressants avec qui je discute de centres d’intérêt assez théoriques. De psychologie, de politique, de maths… Ou, tout simplement, de nos vies au sens large.
Pour autant, quand je dis que je n’ai pas de téléphone, les gens réagissent assez peu. Je n’ai d’ailleurs pas l’impression que ma décision soit entièrement en désaccord avec les valeurs de ma génération. Je ne connais personne qui soit prêt à défendre les bienfaits sur smartphone, et bien que l’utilisation soit extrêmement répandue, elle n’est supportée par aucune idée cohérente ; je crois que les gens utilisent des téléphones par habitude.
En tout cas, mon choix n’a jamais été critiqué et certains semblent l’apprécier. À l’exception peut-être de mes parents, à qui j’ai dit que j’avais perdu mon portable pour éviter qu’ils ne m’embêtent et me poussent à en racheter un. Je pense qu’ils ne comprendraient pas mon initiative et je n’ai pas envie d’être critiqué dans toutes les situations ou avoir un portable aurait été plus simple.
Pour communiquer avec les autres, j’utilise principalement mon ordinateur mais je pense retourner bientôt au téléphone à clapet. Je ne vois pas l’utilité de retourner au smartphone, et en plus, les applications sont vouées à devenir de plus en plus addictives. La seule hypothèse vraisemblable à mes yeux, c’est que le problème devienne si grave que les pouvoirs publics décident d’intervenir (comme c’est le cas en Chine, avec la limitation du nombre d’heures de jeux vidéo pour les mineurs), ce qui n’est pas particulièrement réjouissant non plus…
Adel a 18 ans, et il fait partie des 6% des 15-29 ans qui n’ont pas de smartphone. Il raconte pourquoi il a choisi de s’éviter les heures de « scroll », et comment les autres perçoivent sa décision à contre-courant.
TÉMOIGNAGE – Je m’appelle Adel, j’ai 18 ans, je suis en terminale dans un lycée à Paris et je n’ai pas de téléphone portable par choix. J’ai toujours été très méfiant envers les smartphones, dont je suis convaincu des effets néfastes – comme ceux des écrans en général.
Plus jeune, j’ai tout de même eu un vieux téléphone à clapet jusqu’à ce qu’à 14 ans, on m’offre un smartphone que je me suis mis à utiliser. Je me doutais que l’objet était addictif, mais en en ayant un à portée de main, je me suis rendu compte qu’il était conçu pour ça. Je l’ai utilisé, parfois beaucoup, surtout en période de vacances. J’allais surtout sur Instagram ou TikTok quand j’avais un moment d’ennui et que je ne voyais pas vraiment quoi faire d’autre.
Pourquoi je me suis lassé du smartphone
Sur les réseaux, je voyais majoritairement des vidéos aux contenus semi-humoristiques ou divertissants, plus rarement sur des sujets qui m’intéressent beaucoup comme les mathématiques. De manière générale, je pense que les gens surestiment la part des vidéos qui apportent quelque chose intellectuellement, non seulement parce que c’est ce qu’ils retiennent, mais aussi pour se convaincre que leur usage du téléphone n’est pas si stupide.
En utilisant mon smartphone, j’ai pris conscience que le temps passé sur son portable était peu utile. On se dit que ça permet de tuer l’ennui, mais ça a quand même des effets sur l’attention et la mémoire. J’ai rapidement supprimé TikTok, qui n’offre que du scroll, mais j’ai gardé Instagram (j’utilise la messagerie pour échanger avec mes amis), et Youtube, qui propose beaucoup de vidéos qui m’intéressent.
Convaincu des effets négatifs de cet objet, j’ai commencé à réduire mon temps d’utilisation. J’ai réussi à m’en passer de plus en plus souvent, par exemple en ne le prenant pas pour aller en cours la journée. Récemment, je me suis dit que je pouvais m’en passer entièrement, et je m’en suis débarrassé. Le changement s’est fait assez facilement.
Moi, je me dis que ne pas réussir à créer du lien avec des gens qui sont constamment sur leur portable est une bonne chose. Ça fait un tri « automatique » qui me guide vers des gens plus intéressants avec qui je discute de centres d’intérêt assez théoriques. De psychologie, de politique, de maths… Ou, tout simplement, de nos vies au sens large.
Pour autant, quand je dis que je n’ai pas de téléphone, les gens réagissent assez peu. Je n’ai d’ailleurs pas l’impression que ma décision soit entièrement en désaccord avec les valeurs de ma génération. Je ne connais personne qui soit prêt à défendre les bienfaits sur smartphone, et bien que l’utilisation soit extrêmement répandue, elle n’est supportée par aucune idée cohérente ; je crois que les gens utilisent des téléphones par habitude.
En tout cas, mon choix n’a jamais été critiqué et certains semblent l’apprécier. À l’exception peut-être de mes parents, à qui j’ai dit que j’avais perdu mon portable pour éviter qu’ils ne m’embêtent et me poussent à en racheter un. Je pense qu’ils ne comprendraient pas mon initiative et je n’ai pas envie d’être critiqué dans toutes les situations ou avoir un portable aurait été plus simple.
Pour communiquer avec les autres, j’utilise principalement mon ordinateur mais je pense retourner bientôt au téléphone à clapet. Je ne vois pas l’utilité de retourner au smartphone, et en plus, les applications sont vouées à devenir de plus en plus addictives. La seule hypothèse vraisemblable à mes yeux, c’est que le problème devienne si grave que les pouvoirs publics décident d’intervenir (comme c’est le cas en Chine, avec la limitation du nombre d’heures de jeux vidéo pour les mineurs), ce qui n’est pas particulièrement réjouissant non plus…