Litige foncier à Mbour 4 : les explications d’Abdoulaye Sow sur les hectares attribués à des sociétés et hommes politiques

Litige foncier à Mbour 4 : les explications d’Abdoulaye Sow sur les hectares attribués à des sociétés et hommes politiques

Abdoulaye Seydou Sow, ancien ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène est revenu sur la polémique qui entoure la nouvelle ville de Thiès (70 kilomètres de Dakar). A  l’émission « L’invité de MNF » sur la 7TV, M. Sow a apporté des éclairages concernant les hectares attribués à des sociétés et à des hommes politiques à Mbour 4.

D’emblée, il dément l’information selon laquelle Idrissa Seck a 13 hectares à Mbour 4. « J’entends dire qu’Idrissa Seck a 13 hectares, ça n’existe pas. Il n’y a aucun document qui le prouve. Ce n’est pas vrai».

Avant d’expliquer : « Ce qui s’est passé, c’est que parfois des opérateurs, des partenaires techniques et financiers, peuvent avoir ou faire de la facilitation. Certains sont venus pour implanter une grande école, avec toutes les commodités comme une Université sur 13 ha. Sur les classes préparatoires, Idrissa Seck a été le facilitateur de cette affaire. Lorsqu’il l’a facilitée et que le Président (Macky Sall) les a reçus, on a tenu une réunion où il y avait le ministre de l’Éducation nationale, le ministre de l’Enseignement supérieur et moi-même ».

Il précise : « Idrissa Seck n’était pas présent à cette réunion. C’est après qu’on a discuté et tout évalué, c’est ce qui fait les 13 ha. Le président de la République a donné des instructions pour qu’on leur remette 13 ha. C’est après que le président de la République a reçu Idrissa Seck. Il y avait d’autres facilitateurs comme pour le terrain de sport, pour une grande école préparatoire avec toutes les commodités, une clinique, etc ».

M. Sow de poursuivre : « Par exemple si Doudou Ka, ancien ministre de l’Économie peut nous faciliter quelqu’un pour qu’il nous fasse un investissement sur une clinique ou bien un terrain de football, nous sommes preneurs ».

Interrogé sur comment peut-on justifier que des ministres ou présidents d’institution soient des courtiers fonciers ? M. Sow zappe la question et rétorque : «  Je ne suis pas venu ici pour donner des explications ou justifier pourquoi telle ou telle personne est bénéficière des terrains ».

« Tous ceux qui ont été cités l’ont été injustement »

Très en verve, le maire de Kaffrine est revenu sur les critères d’attribution. « Ces attributions n’ont pas été signées par le ministre de l’Urbanisme. Chacun a sa responsabilité. Tous ceux qui ont été cités l’ont été injustement parce qu’il n’y a pas quelqu’un à qui on a remis à titre personnel. Ce n’est pas vrai. On crée une nouvelle ville, il y a des ministres qui ont des relations qui peuvent aider pour trouver un investisseur. On ne verra jamais ces noms et après, on va dire que ce sont des prête-noms. Ce n’est pas vrai. Et c’est la même chose pour presque tout le monde », a-t-il regretté. Soulignant que seul « l’Etat a les prérogatives d’attribuer des terres ». 

« Aucune loi n’a été violée »

Dans ses explications, M. Sow indique qu’ »aucune loi n’a été violée ». Avant de s’attaquer au régime en place: « pourquoi on n’a pas donné tous les noms ». Il enchaine : « Pourquoi on balance le nom de Idrissa Seck, de Doudou Ka et pourquoi ils n’ont pas donné tous les noms », s’interroge Abdoulaye Seydou Sow.

« Le Président Bassirou Diomaye Faye a dit qu’il faut que cette injustice soit réglée. Au nom de quoi le président de la République, malgré tout le respect que je lui dois, peut être attributaire d’un terrain par le Syndicat des impôts et des domaines et que les travailleurs du ministère de l’Urbanisme ou de l’Environnement ne puissent pas en avoir. Au nom de quoi quelqu’un peut avoir à titre personnel 4,5 ha et que d’autres ne puissent pas en avoir ailleurs. Qu’on me dise telle loi a été violée, tel décret a été violé, tel arrêté a été violé », a conclu le maire de Kaffrine.

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