Moustapha DIENG Coordonnateur Départemental Coalition Samm Sa Kuddu Koumpentoum : « les voix valablement exprimées pour le parti au Pouvoir ont chuté de presque 400 mille voix »
Les élections législatives viennent de se terminer avec l’annonce des résultats provisoires qui donnent largement le parti PASTEF vainqueur. Quelle est votre lecture sur ça ?
D’abord, permettez-moi de féliciter le Peuple Sénégalais pour sa maturité et dire
ce qui s’est passé le 17 novembre 2024 est une tradition dans le processus démocratique du Sénégal depuis les élections législatives couplées du 9 mai 1993 suite au code consensuel dit CODE KEBA MBAYE. Chaque Président de la République nouvellement élu remporte toujours la majorité à l’assemblée nationale. Avec la première alternance démocratique intervenue le 19 mars 2000, cette tradition s’est poursuivie avec les élections anticipées du 29 avril 2001, six années après l’acquisition d’un deuxième mandat au premier tour avec 58% des suffrages valablement exprimés en 2007, le ¨résident WADE remporta haut la main les législatives du 3 juin 2007 Ensuite, dans le même sillage nouvellement élu le 25 mars 2012 à l’issu du deuxième tour ; le PR Macky SALL avec la coalition BBY remporta largement la majorité le 31 juillet 2017. Bousculée par une nouvelle génération d’opposants incarnée par Ousmane SONKO encadrée par des d’anciens comme Khalifa SALL et Serigne Moustapha SY, le Guide des Moustarchidines ; malgré sa victoire au 1 er tour avec 58%, le Président PR Macky SALL a été mis en ballotage avec l’inter coalition YEWWI ASKAN WI ET ALLU SÉNÉGAL le 31 juillet 2022 (83 députés contre 82). Enfin, les résultats obtenus par la liste PASTEF les Patriotes le soir du 17 novembre 2024 amenée par le PM Ousmane SONKO l’incarnation du projet est un non évènement. A la lecture des résultats on peut dire malgré le nombre de députés obtenus 130. Sur 165, les voix valablement exprimées pour le parti au Pouvoir ont chuté de presque 400 mille voix malgré une belle campagne électorale à la Présidentielle de 21 jours contrairement au 14 jours et au mois de ramadan en mars 2024.
Qu’est ce qu’on peut attendre de la suite politique du côté de l’opposition?
En dehors de l’hémicycle, l’opposition particulièrement la Coalition Samm Sa
Kaddu doit mieux s’organiser pour continuer à occuper le terrain. Indépendamment de la coalition, chaque parti doit s’organiser aussi pour assurer un rôle d’alerte sur les actions du Gouvernement. L’opposition, dans l’hémicycle doit essayer de constituer un deuxième groupe parlementaire a côté de celui de Takku Wallu Sénégal
Au niveau de Koumpentoum, votre score n’a pas été évident vu les écarts qui se présentent. Qu’est ce qui pourrait expliquer cela ?
Dans le département de Koumpentoum, c’est l’inter coalition Takku Wallu Sénégal et Samm Sa Kadduqui qui était en lice. Le 17 novembre 2024, le nouveau régime a fait une remontada avec 39,34 % des voix contre 35,77% des voix valablement exprimées. Cette défaite s’explique à deux niveaux car la liste du Maire de Kouthiaba Ouolof et ancien DG ADL ou Takku Wallu Sénégal est sorti 3 ème loin derrière PASTE La coalition TWS a perdu largement dans la commune chef-lieu département, dans les communes de Kahene et de Malème Niani et légèrement dans la commune de Bamba THIALENE. Un autre paramètre à prendre en compte ce scrutin était perçu comme une élection locale et départementale donc occasion saisie pour sanctionner les élus territoriaux surtout les maires.
On nous signale aussi que les élections municipales et départementales prévues en 2027 peuvent être anticipés bien avant la date . Vous ne pensez pas que le parti au Pouvoir peut revenir encore à la charge avec les mêmes scores ?
L’appétit venant en mangeant c’est un scénario à ne pas exclure seulement le code électoral ne permet pas d’organiser des élections anticipées en matière d’élections territoriales. Une nouvelle loi modifiant cette disposition ne serait pas rétroactive. Le seul et unique levier dont le nouveau régime dispose est la mise sous délégation spéciale les collectivités territoriales qui leurs sont défavorables comme le Président Abdoulaye WADE l’avait fait en 2001.