‘’Nous sommes toujours dans l’informel’’

‘’Nous sommes toujours dans l’informel’’


La Conférence internationale  B.creative West Africa s’est tenue, ce week-end, à Dakar. C’est la première fois que cette rencontre professionnelle, qui réunit entrepreneurs, acteurs des secteurs des arts visuels et patrimoine du spectacle vivant, et les industries culturelles, se tient dans un pays africain.

Initiative du Parlement européen, B.creative a pour objectif de mettre en réseau les entrepreneurs culturels et créatifs dans le monde entier.  Ce week-end, Dakar a accueilli cet événement qui s’est tenu par deux fois en Asie et autant de fois en Europe, mais pour la première fois en Afrique. ‘’Enracinement et ouverture’’ a été le thème de cette rencontre. ‘’Ce forum de Be.creative vient à point nommé pour, non seulement décanter une situation, mais aussi apporter des propositions par rapport à la créativité contemporaine qui, aujourd’hui, a besoin de nouveaux souffles pour rebondir’’, a estimé Kalidou Kassé, artiste et fondateur des Ateliers du Sahel.

En effet, il considère que l’industrie culturelle sénégalaise est prête à accueillir, mais cet accueil-là devrait s’accompagner de préparation, de formation. ‘’Il faut dire que nous faisons l’industrie culture créative, mais c’est de manière toujours informelle. Aujourd’hui, les contours ne sont pas bien cernés pour comprendre qui fait quoi et qui est qui. Ce problème doit être réglé’’, a-t-il indiqué.

Pour lui, pour rebondir, il est important de connaître notre identité culturelle et faire une proposition pour le monde. ‘’Une identité, c’est de dire voilà le made in Sénégal le label, c’est d’avoir des forums qui nous permettent d’échanger, chacun par sa propre vision’’, dit-il. ‘’Nous sommes de nos individualités et chacun veut penser à créer dans son petit coin. Et là, on ne peut pas y arriver. Nous avons énormément de matières, mais ça reste à organiser’’, regrette-t-il.

Kalidou Kassé soutient qu’’’il y a encore les acteurs culturels qui traînent le pas’’. En outre, au niveau du gouvernement, il relève aussi que ‘’les différents ministères qui s’occupent de ces questions ne comprennent pas encore ces enjeux. Jusque-là, ils sont dans des forums, des foires qui n’impactent pas en vérité ce domaine-là. Je pense qu’il faut revoir les ministères par rapport à leur contribution dans ce domaine. Le ministre de la Culture est un peu l’ossature qui permet de distribuer presque tout ce qui est comme management culturel’’.

 Be.creative concerne tous les entrepreneurs et acteurs des secteurs des arts visuels et patrimoine du spectacle vivant, les industries culturelles,  entre autres. Elle permet de la co-création  des connaissances pratiques entre les différents participants qui sont porteurs d’innovations sociales et qui accompagnent le changement vers une économie créative, durable et inclusive.  ‘’Pendant longtemps, on a eu des biennales à l’extérieur. On avait constaté que nos artistes avaient de la peine à percer sur le marché international, à être dans les grandes manifestations internationales’’, a pour sa part indiqué le directeur artistique de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain (2022), El Hadj Malick Ndiaye. ‘’On a des galeries, on a des commissaires d’exposition, des conservateurs, des critiques, des collecteurs, entre autres. Tous ces acteurs sont présents pendant les expositions », a-t-il poursuivi.

Laisser un commentaire