Suite aux « menaces » de Macky Sall à Barth: FRAPP riposte avec la mairie de Pikine-Est

Suite aux « menaces » de Macky Sall à Barth: FRAPP riposte avec la mairie de Pikine-Est

« Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut dans une République. Ce n’est pas possible. Il est soumis à la loi, s’il ne respecte pas la loi il est démis de ses fonctions. Ça aussi c’est la loi. »
Monsieur le Président, ce rappel est de vous, ce mardi 03 mai 2022, en recevant les cahiers de doléances dans le cadre de la fête du travail. Vous avez ajouté plus loin : « Je l’ai dit à mes maires d’ailleurs: si vous ne respectez pas les dispositions vous serez rappelés par la loi. »

Apparemment, monsieur le Président de la République, il y a un de « vos maires » qui ne vous a sans doute pas écouté ou qui a vraisemblablement compris que vous voulez dire « un maire (qui n’est pas mien) ne peut pas faire ce qu’il veut dans une République. » Lui qui est vôtre peut faire ce qu’il veut. Parce qu’il a fait ce qu’il veut de 2015 à 2021. Et il continue.

Lui, monsieur le Président, c’est le maire de la commune de Pikine-Est, une des douze que compte le département de Pikine après le dernier découpage administratif.

« Il faut qu’il y ait un acte posé », dîtes-vous ? Et bien, des actes il en a posé plusieurs, qui ont d’ailleurs fait l’objet de plaintes que des citoyens de la commune ont déposées au parquet général du TGI de Dakar et au parquet général de la cours des comptes, le 09 février 2022. Mais, comme vous dîtes, « Parfois ça donne l’impression que les gens hésitent. » En effet, aucune suite n’a, à ce jour trois mois après, été donnée à ces plaintes.

Dans les gestions 2015, 2016 et 2019, monsieur le Président, « votre maire » ici dans la commune de Pikine-Est, a exécuté la somme de 54.480.000 francs cfa pour subvention pour l’entretien des lieux de culte (17 dans la commune). Or, le fait est qu’aucun imam, à commencer par le président et le secrétaire général de l’association des imams de la commune, n’a vu quelque chose qui ressemble à la couleur de cet argent.

Durant les sept années de gestion, « votre maire », dans la commune de Pikine-Est, a exécuté 330.405.200 francs de salaires à travers le recrutement de personnel temporaire pour les travaux de nettoiement de la commune. Et bien, monsieur le Président, les pikinoises et les pikinois de l’Est se demandent encore aujourd’hui qui sont ces personnels qui ont été recrutés par « votre maire » à Pikine-Est, et quel endroit ils ont nettoyé dans les 77,8 hectares du territoire communal.

Avec l’acte 3 de la décentralisation et la nouvelle dévolution du patrimoine, les recettes du marché sous-régional Sandica sont laissées à la commune pour la rendre plus viable. Les recettes de ce marché pendant les six mois de vaches grasses peuvent monter à 700.000 francs, voire plus. Or, voici une quittance de versement de la collecte des samedi 23, dimanche 24 et lundi 25 janvier 2021, qui nous dit que pendant ces trois jours, les recettes correspondent à 75.000 francs pour les marchés Sandica et Wakhinane, entre autres. 75.000 francs, monsieur le Président !!! Nous savons, monsieur le Président, comme s’organise ce détournement massif des ressources de la commune.

Nous pouvons, monsieur le Président, mettre à disposition d’autres pièces pour pousser l’État à agir dans le sens d’éclairer nos compatriotes locaux de Pikine-Est, sur ces faits. Nous vous prenons au mot lorsque vous dites que « Les gens agissent sur pièce ». L’État trouvera sans doute d’autres pièces en donnant mission à ses corps de contrôle comme la cour des comptes, de jeter un œil sur la gestion 2015 – 2021 de « votre maire » dans la commune de Pikine-Est.

Dans votre message à la Nation du 03 avril 2012, vous vous engagiez, monsieur le Président, en martelant : « Je ne protégerai personne. Je dis bien personne ! »

Si vous n’appliquez pas la loi à « vos maires », je ne pourrais point me retenir de croire, quand vous l’appliquez à un qui n’est pas « votre maire », quand bien même il aurait fauté dans sa gestion, à de l’acharnement politicien. Ce serait de l’arbitraire. Et je résisterai face à cet arbitraire.

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